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- Ansoumane Doré
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La monnaie est constituée par l'ensemble des moyens de paiement dont disposent les agents économiques pour régler leurs transactions .Elle permet d'effectuer un paiement immédiat. Les formes de la monnaie sont multiples: pièces, billets, cartes de crédit.
1. Quelles sont les fonctions et formes de la monnaie ? a) Les trois fonctions de la monnaie sont:
• c'est un intermédiaire des échanges, • c'est une unité de compte, • c'est un instrument de réserve de valeur.
La plupart des sociétés sont passées, au cours de l'histoire de l'échange de produits contre produits (c'était le troc), à l'utilisation de ce bien particulier, reconnu et accepté par tous et destiné à faciliter les échanges (monnaie d'échange) et qui permet de mesurer et comparer des biens et des services très différents. C'est donc aussi une unité de compte qui permet d'établir le prix de chaque bien. La monnaie détermine ainsi une échelle générale des prix entre tous les biens.
La monnaie est enfin un instrument de réserve de valeur, un instrument d'épargne.
b) Les formes de la monnaie La monnaie se présente aujourd'hui sous trois formes principales:
• la monnaie divisionnaire (pièces ou monnaie métallique), • la monnaie fiduciaire (billets de banque acceptés par tous, en lesquels tout le monde a confiance), • la monnaie scripturale qui correspond aux transferts d'un compte bancaire à un autre par simple jeu d'écriture (manuelle ou électronique). L'histoire de la monnaie depuis des siècles montr un processus constant de dématérialisation puisque les billets ont d'abord acquis la prépondérance face aux monnaies métalliques. Puis les chèques ont succédé (dans la deuxième moitié du XXe siècle ) aux billets comme principal instrument de règlement des échanges. Enfin, une monnaie électronique tend à supplanter aujourd'hui l'usage des chèques. Cette monnaie électronique consiste en l'utilisation des cartes de paiement.
2. Comment crée-t-on la monnaie? a) Le processus de création monétaire :
De nos jours, les banques ne sont plus de simples intermédiaires qui prêtent des fonds à partir des dépôts reçus. Elles créent aussi de la monnaie lorsqu'elles accordent des crédits.
A l'origine, les banques ne prêtaient qu'à hauteur du montant de monnaie métallique détenue à leur actif. Ainsi lorsqu'un dépôt d'or était effectué pour une durée d'un an par exemple, la banque pouvait prêter cette somme pour une durée inférieure. Les banques s'aperçurent que rarement leurs stocks de monnaies métalliques (or, argent) descendaient en dessous d'un certain seuil puisqu'une partie des sommes prêtées revenait toujours dans leurs caisses sous forme de dépôts. Les banques décidèrent alors de prêter une nouvelle fois ces encaisses, donc d'accorder de nouveaux crédits, sans prendre trop de risques, puisque les dépôts se reconstituaient dans les comptes des nouveaux emprunteurs. Ainsi, les banques prêtaient plusieurs fois les mêmes sommes.
Chaque déposant considérait ses dépôts comme disponibles alors qu'ils étaient à l'origine de nouveaux crédits (mais aussi de nouveaux dépôts). Il y avait ainsi une création monétairepuisque les moyens de paiement dont pouvaient disposer les individus étaient bien supérieurs aux encaisses métalliques ou, plus tard , aux billets en circulation dans l'économie quand ceux-ci ont eu la prépondérance sur la monnaie métallique.
De nos jours, les banques ne prêtent même plus à partir d'un minimum de dépôts préalables. Elles créent de la monnaie en accordant des crédits et ce sont ces crédits qui entraînent les dépôts dans les banques.
Concrètement, comment une banque crée-t-elle de la monnaie ?
Une banque à Conakry accorde un crédit de 100 000 francs guinéens à Mamadou. Elle écrit sur du papier ou sur un écran d'ordinateur deux opérations symétriques: à son passif, elle inscrit les 100 000 francs que Mamadou est autorisé à retirer sur le compte qu'elle lui a ouvert; à son actif, elle inscrit la reconnaissance de dette de Mamadou.
Le bilan de la banque est:
actif : créance sur Mamadou : 100 000.
passif : dépôt (compte de Mamadou):100 000 .
Le bilan de Mamadou est:
actif compte courant bancaire: 100 000.
dette auprès de la banque : 100 000.
La banque a donc créé sa propre monnaie. Il n'a pas eu d'épargne préalablement au crédit. La banque n'a pas forcément eu besoin de détenir dans ses caisses la somme prêtée. Elle a créé de nouveaux moyens de paiement qui vont circuler dans l'économie.
b) Qui peut créer la monnaie ?
La création monétaire est assurée dans bien des pays par trois catégories d'agents: les banques, comme dans l'exemple ci-dessus, la Banque Centrale et le Trésor Public.
*Les banques, par les opérations de crédit sont une source majeure de création monétaire.
*La Banque centrale détient, en principe, le monopole d'émission des billets (c'est la fameuse « planche à billets »). Il s'agit ensuite de la monnaie scripturale qu'elle peut créer selon les mêmes mécanismes que la création monétaire des banques, c'est-à-dire lorsqu'elle transforme une créance en moyen de paiement (on parle de monétisation d'une créance).
La Banque centrale crée de la monnaie scripturale au profit des banques lorsqu'elle leur achète les créances qu'elles détiennent (créances sur les particuliers, les entreprises ou le Trésor).Elle peut ainsi pratiquer le réescompte.
Exemple, une société X doit une somme d'argent à une société Y; si X signe donc une reconnaissance de dette ; si Y a besoin de cette somme avant l'échéance, elle peut porter ce papier (effet de commerce, traite) à sa banque qui lui échangera contre des moyens de paiement disponibles immédiatement (moyennant un prix qui est le taux d'escompte) . La banque peut à son tour faire escompter ce papier à la Banque centrale; par le réescompte, la Banque centrale crée de la monnaie au profit de la banque (la dette de X est donc transférée à l'actif de la Banque centrale.
Celle-ci peut aussi créer directement de la monnaie au profit du Trésor public en lui accordant des avances.
Enfin, la Banque centrale crée de la monnaie, en l'occurrence de la monnaie nationale, en contrepartie des devises étrangères (qui sont des créances sur l'extérieur) apportées par les banques et provenant des clients. C'est pourquoi il est important que les opérateurs économiques n'agissent pas en dehors des circuits bancaires.
Le Trésor public qui est l'agent financier de l'Etat, une sorte de « caissier », crée aussi dans une certaine mesure de la monnaie.
En définitive, la création monétaire repose donc sur la transformation des créances en moyens de paiement. Les contreparties de la monnaie représentent alors l'ensemble des créances qui ont permis la création monétaire durant une certaine période. Les créances sur l'économie (crédits aux particuliers et aux entreprises), les créances sur le Trésor et les créances sur l'étranger sont les trois contreparties de la masse monétaire.
c) Limites de la création monétaire
Si une banque crée aussi facilement de la monnaie par le crédit qu'elle accorde, il y a des limites à ce pouvoir de création monétaire que je vais énumérer rapidement.
• risque de ne pouvoir faire face à des demandes de conversion en billets de la part des déposants; • risque de dépréciation de la monnaie; • des problèmes de liquidité bancaire ou monnaie Banque centrale peuvent se poser à des banques pour satisfaire les besoins de leurs clients en cas de diminution de liquidité bancaire ou au contraire se trouver devant une augmentation de la liquidité bancaire induisant un accroissement de la masse monétaire. • La liquidité bancaire (appelée parfois « base monétaire » est donc une notion très importante: elle détermine le pouvoir de création monétaire de chaque banque.
3. Qu'appelle-t-on masse monétaire ?
nb. pour évier des répétitions et revenir à plus de simplification, je ne vais énumérer tous les agrégats monétaires distingués par les spécialistes. Ces agrégats sont un regroupement (en catégories) établi de façon conventionnelle de tous les actifs monétaires qui sont des moyens de paiement immédiats mais aussi des actifs non monétaires (épargne par exemple). Les agrégats s'imbriquent les uns dans les autres pour former la masse monétaire.
La masse monétaire d'un pays est donc l'ensemble des moyens de paiement dont disposent les ménages, les entreprises, les administrations pour effectuer des achats de biens et de services.
On a vu que l'Etat n'est le seul à pouvoir créer la monnaie. Certes, il est le seul à avoir le droit d'émettre des pièces et des billets et à les mettre en circulation par l'intermédiaire de la Banque centrale, mais on a vu aussi le rôle des banques dans la création monétaire en compte bancaire. A ce sujet, on a dit que lorsqu'une banque, par exemple, ouvre un crédit à une entreprise ou à un particulier, elle crée de la monnaie, puisqu'elle permet au bénéficiaire de ce crédit d'acheter des biens et des services en tirant sur son compte bancaire.
Créer trop de monnaie, c'est réduire la valeur de cette monnaie. En effet, si on injecte dans l'économie une quantité de monnaie supplémentaire sans que le produit national (biens et services disponibles), s'accroisse, l'argent supplémentaire dans l'économie, va se traduire par une augmentation des prix (inflation). La valeur de la monnaie diminue. Pour qu'il n' y ait pas inflation, il faut que la création monétaire ne progresse pas plus vite que le produit national. C'est pourquoi tout gouvernement qui souhaite éviter l'inflation doit limiter l'augmentation de la masse monétaire au delà des besoins de l'économie.
La valeur du franc guinéen détermine aussi le prix à payer pour acheter les produits ou services étrangers. En effet, tout achat de produits ou services étrangers oblige la Guinée à régler en monnaies étrangères (ou en devises). Par exemple, quand un ménage guinéen achète une voiture, il doit payer le concessionnaire de la marque en francs guinéens. Mais ce concessionnaire doit payer le constructeur étranger en monnaie étrangère. De même pour approvisionner les stations services, les nationaux doivent régler en dollars leurs fournisseurs étrangers;
Le prix (en francs) auquel un Guinéen peut acheter une devise étrangère est appeler le taux de change. La situation guinéenne est des plus confuses sur ce point avec la multiplicité du change parallèle conduisant à une dépréciation qui doit arranger des trafics divers.
Ainsi, en septembre dernier, le cours du Franc guinéen était le suivant (26.09.08) pour quelques monnaies:
- Euro 6400, - Dollar US 5100, - Franc Suisse 4316, - Livre Sterling 8121, - Franc CFA 10.
Les cours pratiqués en change parallèle contribuent à déprécier le Franc guinéen.
En règle normale, un pays doit éviter la dépréciation de sa monnaie par rapport aux monnaies utilisées dans le commerce international. Sinon, ses achats à l'étranger lui coûtent plus cher.
4. Le marché monétaire
Le marché monétaire représente le marché des capitaux à court terme alors que le marché financier correspond aux capitaux à long terme (la bourse).
Le marché monétaire comprend deux compartiments: le marché interbancaire réservé aux banques et le marché des titres courts sur lequel, banques, entreprises ou Etat peuvent émettre ou échanger des titres négociables (de 10 jours à 7 ans). La création de billets de trésorerie (pour entreprises), de certificats de dépôts (pour les banques) et de bons du Trésor négociables donne l'accès au marché des capitaux à court terme à ces agents.
L'ouverture du marché à l'ensemble des investisseurs, permet aux banques de satisfaire leurs besoins de liquidité bancaire sans s'adresser à d'autres banques.
5. Politique monétaire
a) Quelle définition et quels objectifs ?
Avec la politique budgétaire, la politique monétaire est l'un des principaux instruments dont disposent les responsables politiques d'un pays. Définir une politique monétaire est une obligation pour n pays, car la production de moyens de paiement, c'est-à-dire la création monétaire, ne peut pas être laissée à la seule initiative des agents privés.
La politique monétaire consiste avant tout à fournir les liquidités nécessaires au bon fonctionnement et à la croissance de l'économie tout en veillant à la stabilité de la monnaie.
La quantité de monnaie en circulation dans une économie ne doit ni être trop faible ni trop abondante
Les objectifs de la politique monétaire rejoignent ainsi les objectifs de la politique économique que sont la croissance et la stabilité interne de la monnaie (afin d'éviter l'inflation).Mais la politique monétaire ne peut pas agir directement sur ces objectifs. En revanche, elle peut agir efficacement sur certaines variables de l'économie qui elles-mêmes influencent les objectifs de croissance et de stabilité des prix.
Ces variables, comme la masse monétaire par exemple, sont appelées des « objectifs intermédiaires »: (objectifs quantitatifs, objectifs de taux d'intérêt et objectifs de change).
b) Les objectifs et instruments de la politique monétaire
**objectifs :
- objectifs quantitatifs (taux de croissance de la masse monétaire par exemple); - objectifs de taux d'intérêt (choix d'un certain niveau de taux d'intérêt), - objectifs de change (choix d'un certain niveau des taux de change de la monnaie).
**instruments :
- encadrement du crédit, - coût du refinancement des banques, - réserves obligatoires des banques, - intervention de la Banque centrale sur le marché monétaire.
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Le bien-être d'un pays qu'on appelle couramment le niveau de vie ne dépend pas seulement de l'aperçu numérique de son produit national qui est, d'emblée, assimilé pour beaucoup à des revenus de la population. D'autres indicateurs générés, bien sûr, par le produit national (équipements collectifs, protection sociale, conditions culturelles, etc, contribuent indéniablement au bien-être général). Mais il est clair que plus le produit national est élevé, plus les habitants ont des biens et des services à leur disposition. Il est donc important de savoir de quoi dépend le produit national et comment se fixe le niveau de production. On sait que pour produire du riz, un cultivateur utilise du capital fixe (terre, machines agricoles, etc.) et du travail. De même, toutes les productions sont obtenues en utilisant simultanément ces deux grands facteurs de production que sont le travail et le capital.
Le niveau de la production d'un pays dépend donc:
• des quantités disponibles de travail et de capital,
• de la façon dont ces facteurs sont combinées.
1.De quoi dépend la quantité de travail?
L'offre de travail à l'économie d'un pays dépend de la population totale de ce pays. La Guinée qui compte, selon les données courantes, 9,6 millions d'habitants, dispose d'une offre potentielle de travail à son économie supérieure à celle d'un pays de taille physique comparable comme le Gabon: 1.4 million d'habitants. L'offre de travail dépend aussi et surtout de la structure par âge de la population totale: part en pourcentage des jeunes de moins de 20 ans, celle des adultes de 20-60 ans, part des personnes âgées de plus de 60 ans.
Plus une population compte des proportions élevées de personnes de moins de 60 ans, plus l'offre potentielle de travail est élevée. Deux pays ayant le même nombre d'habitants à structures par âges différentes, peuvent donc ne pas avoir le même volume d'offre de travail. Sur ces données, interviennent évidemment les règlements propres à chaque pays: âge légal d'accès au travail, date de départ à la retraite etc.
Si telle est la position du problème sous l'angle de la démographie (étude de la population); la quantité de travail utilisée pour la production dépend du nombre de ceux qui travaillent (réellement) et de la durée annuelle de leur travail, comptée en heures de travail.
2. Qu'est-ce que la productivité?
On appelle productivité horaire du travail la quantité de biens ou de services produits par un travailleur pendant une heure de travail. Cette productivité varie selon les pays, les niveaux de formation, les types d'activités professionnelles et les entreprises.
La productivité du travail repose sur une comparaison entre une production donnée et la quantité de travail nécessaire pour obtenir cette production. Par exemple si 5000 salariés produisent dans une usines 100 000 véhicules, la productivité du travail sera: 100 000/5000=20 véhicules par salarié.
La productivité dépend d'abord des performances des équipements utilisés. Elle dépend aussi de la qualification des travailleurs, c'est-à-dire de leur formation professionnelle et de leur expérience. Elle dépend enfin de l'organisation du travail dans l'entreprise qui peut être plus ou moins efficace.
Les progrès de la science et des techniques ont permis une forte progression de la productivité dans le monde au cours du demi-siècle qui vient de s'écouler. Le cercle vertueux de la productivité a ainsi entrainé une production et une consommation de masse dans les pays industriels. Ce n'est encore pas le cas de nombreux pays en développement.
3. Quel est le rôle de la formation des hommes ?
La formation professionnelle permet d'améliorer la qualité et la productivité du travail; elle permet également de mieux adapter l'offre de travail aux besoins de l'économie. En effet dans des périodes de sous-emploi et même de chômage élevé, il peut exister des secteurs de l'économie pour lesquels il y a pénurie de main-d’œuvre qualifiée comme certains corps de métier du bâtiment; la formation professionnelle peut permettre d'orienter les travailleurs vers ces secteurs.
4. Qu'appelle-t-on capital physique?
Le capital physique , c'est l'ensemble des biens qui ne sont pas consommables tels quels, mais qui sont utilisés pour produire d'autres biens, ce sont par exemple, le tracteur d'un cultivateur, le laminoir d'une usine sidérurgique, la machine à coudre d'un tailleur, la petite table basse de la marchande de fruits au marché, le magasin d'un commerçant, etc.
5. Qu'est-ce qu'un investissement productif ?
Les dépenses faites chaque année par les entreprises pour accroître, remplacer ou améliorer leur capital productif constituent leurs investissements: achat d'une machine supplémentaire, rénovation d'un atelier, remplacement d'une machine.
L'investissement productif permet :
• de mieux exploiter les ressources naturelles du pays;
• d'accroître, de moderniser et d'améliorer l'équipement des entreprises;
• d'accroître la productivité du travail en mettant à la disposition des travailleurs de meilleurs outils de production.
A côté des investissements productifs, on parle parfois d'investissements improductifs? Par exemple, l'organisation et l'entretien d'une équipe sportive dans le cadre d'une entreprise ou encore la mise en place d'un restaurant d'entreprise. Les investissements réalisés dans ces cas ne participent pas directement à la production de l'entreprise mais contribuent à l'amélioration d'un climat social propice à une meilleure productivité.
6.Comment le financement des entreprises est assuré ?
Chaque agent économique (entreprises, ménages, administrations publiques) peut affecter les revenus dont il dispose à deux types d'emplois: la consommation courante et l'épargne.
L'épargne est la part du revenu qui n'est immédiatement consommée. Elle peut être utilisée par l'épargnant pour financer ses propres investissements ou pour effectuer des placements.
Lorsqu'un agent économique veut réaliser un investissement, il dispose pour le financer de l'épargne qu'il a pu accumuler. Si cette épargne n'est pas suffisante, il la complète en empruntant.
Au niveau de l'économie nationale, chaque année, 'ensemble de l'épargne constituée permet de financer l'ensemble des investissements réalisés, les placements des uns permettant de financer les investissements des autres.
Le niveau global de l'épargne conditionne ainsi celui des investissements. Prenons deux exemples: celui des ménages et celui des entreprises.
*Un ménage qui souhaite construire une maison financera cette construction par son épargne (c’est ce que l'on appelle "l'apport personnel"), et, pour le reste, par des emprunts contractés auprès d'établissements de crédit qu'il remboursera au cours des années suivantes. Si ce ménage pouvait financer intégralement sa construction sur son épargne sans recours extérieur, on dira qu'il dispose d'une capacité de financement, dans le cas du recours au crédit, il est dans la situation de besoin de financement.
*Une entreprise qui veut réaliser des investissements productifs doit elle aussi dégager de l'épargne: c'est ce qu'on appelle son autofinancement. Pour assurer son autofinancement, une entreprise doit faire des bénéfices. Ces bénéfices lui permettent également de contracter des emprunts complémentaires pour le financement de l'investissement après des ménages ou des banques: les uns comme les autres seraient, en effet, réticents à prêter de l'argent à une entreprise qui ne ferait pas de bénéfices et risquerait de ne pas pouvoir rembourser un jour les fonds prêtés. Un niveau convenable de bénéfices est donc une condition indispensable au développement des investissements productifs et donc à l'accroissement de la richesse nationale. Comme un ménage, une entreprise peut se trouver dans la situation de capacité de financement ou de besoin de financement. C'est ce dernier cas qui est le plus fréquent.
7. Quels sont les principaux instruments d'épargne des ménages ?
L'épargne des ménages ne constitue pas toujours une source de financement des investissements : si par exemple, un ménage garde son épargne sous forme de billets de banque, cachée sous un matelas, ou s'il l'utilise pour acheter des pièces d'or, il ne contribue pas directement au financement de l'investissement. En revanche, l'épargne des ménages peut être orientée vers des investissements par plusieurs canaux:
• Souscription directe par les ménages à des emprunts émis par l'Etat ou par les entreprises;
• Dépôts effectués dans des caisses d'épargne, crédit mutuel, banques etc. qui utilisent ces dépôts pour souscrire à des emprunts, consentir des prêts ou apporter des capitaux à des entreprises.
8. Qu'est-ce qu'un taux d'intérêt ?
Lorsqu'un particulier prête de l'argent, par exemple en achetant une obligation ou en effectuant un dépôt dans une banque ou dans une caisse d'épargne , il veut que cette épargne lui rapporte un certain intérêt. Inversement, lorsqu'un particulier ou une entreprise emprunte de l'argent, il sait qu'il devra payer un intérêt sur la somme empruntée.
Le taux d'un placement ou d'un prêt dépend de divers éléments:
• Sa durée: le taux est en général plus bas pour des prêts ou des placements à court terme que pour des prêts à long terme. Cette différence correspond au coût pour le prêteur de l'immobilisation de ses fonds pour une durée plus longue.
• Sa sécurité: celle-ci dépend de la qualité de l'emprunteur; le taux d'intérêt est d'autant plus bas que la sécurité du prêt est plus grande. Ainsi dans les Etats de droit, les emprunts de l'Etat présentent une sécurité absolue pour le souscripteur, aussi bien pout le paiement des intérêts que pour le remboursement du capital: ils sont émis à des taux d'intérêt en général inférieurs à ceux des entreprises privées.
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Produire consiste à créer des biens (biens matériels) et des services (biens immatériels), grâce à des facteurs de production, comme le travail et le capital utilisés dans des proportions variables. La production crée ainsi de nouvelles richesses dans une économie. Ces richesses constituent la somme des valeurs ajoutées apportées par toutes les unités productrices de biens et de services de la nation (entreprises, particuliers, administrations, institutions financières).
Chacune de ces unités utilise des facteurs de production qui sont les consommations intermédiaires pour obtenir un produit ou un service. C'est en enlevant la valeur des consommations intermédiaires de la valeur du produit obtenu qu'on obtient la valeur ajoutée unité par unité. La somme de toutes les valeurs ajoutées à l'intérieur d'un territoire donne le produit intérieur brut (PIB avant impôts). Si l'on inclut la valeur ajoutée par les transactions économiques avec l'étranger (soldes positifs ou négatifs), on obtient le produit national brut (PNB).
L'établissement de ces agrégats plus complexes que je ne le fais ici suppose un enregistrement chiffré et rigoureux de l'activité économique d'un pays. C'est à ce prix qu'on a une connaissance acceptable du PIB et du PNB. La multiplication de l'économie souterraine ou économie non officielle: (activités productrices licites et non déclarées, activités illicites productrices de biens ou de services : drogues, alcools prohibés).
Il peut s'agir aussi d'économie parallèle: cambriolages, racket, etc. Toutes ces pratiques et notamment le détournement des services de Douanes de leurs objectifs premiers n'ont pas encore conduit à l'élaboration d'un produit national guinéen fiable. Ce qui est publié sur cet indicateur n'est donc qu'une estimation sous-évaluée du produit national guinéen.
1) Quelles sont les différentes formes de production ?
Même imparfaitement connu, on distingue à l'intérieur du produit national guinéen, les mêmes composantes que dans d'autres économies. Il ya ce qui est produit pour être vendu, que l'on appelle la production marchande, exemple, les produits miniers qu'il faut distinguer de ce qui ne peut être (en principe) acheté comme sur un marché, qu'il s'agisse de services d'administration déjà financés par l'impôt (exemple: l'enseignement public, la police, la justice, etc. ). La corruption généralisée des fonctionnaires a complètement faussé en Guinée, la notion de production non marchande.
En fait, la production marchande, est le fait, d'une part des entreprises privées et des travailleurs indépendants; d'autre part des entreprises publiques ou semi-publiques. La production non marchande est pricipalement le fait des administrations (Etat, Services préfectoraux, communaux etc. ) mais aussi des associations.
2) Quelle évaluation du produit national guinéen?
La saisie statistique de l'activité économique est encore très aléatoire en Guinée. La localisation spatiale et donc l'identification de la quasi totalité des petits acteurs économiques étant impossible, calculer leur apport à la valeur ajoutée totale du pays demeure difficile en dehors du champ des estimations;
C'est pourquoi les services compétents n'arrivent qu'à fournir comme indicateurs macroéconomiques, ce que j'estime n'être qu'une estimation actuelle du PIB (indicateur de croissance) à environ 3, 3mds de dollars us et du PNB (indicateur qui constitue la base de la détermination du revenu national) à environ 3, 8mds de dollars us. Et les statisticiens d'enchaîner comme d'hahitude que ce niveau de produit correspond à un PNB par tête de Guinéen d'environ 400 dollars us. Ce qui, en dehors de comparaisons internationales, n'a rien à voir avec la réalité socioéconomique du pays.
Quoi qu'il en soit et même s'il ne s'agit que d'estimation, on l'a dit sous-évaluée, les Guinéens doivent savoir les emplois, autrement dit les utilisations de ce produit national.
3) Les emplois du produit national
Avant de parler des utilisations du produit national, situons le poids économique de la Guinée dans le cadre de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), quinze Etats. Ce classement peut être fait en PNB ou en PIB. Je vais le faire ici pour l'année 2006 en PIB par tête d'habitant en dollars USA, selon la Banque Mondiale.
Les rangs de classement n'ont pas dû changer notablement. Ces rangs sont les suivants, (PIB/habitant en dollars):
1. Cap- Vert........... 2130,
2. Côte d'Ivoire...... 936,
3. Sénégal............ 750,
4. Nigeria............. 640,
5. Benin............... 540,
6. Ghana............. 520,
7. Burkina Faso.... 460,
8. Mali................. 440,
9. Guinée........... 410,
10. Togo............. 350,
11. Gambie........ 310,
12. Niger............ 260,
13. Sierra Leone.... 240,
14. Guinée-Bissau... 190,
15. Liberia................ 140.
Quelle que soit la valeur de de ces chiffres, on note que seule la mauvaise administration économique de la Guinée, justifie ce 9e rang, compte tenu de ces potentialités économiques que les dirigeants guinéens n'ont cessé de clamer sur tous les tons. Des pays classés, ci-dessus, après la Guinée disposent, aujourd'hui, de meilleures infrastructures qu'elle dans nombre de domaines comme le réseau routier par exemple. C'est le lieu de se demander quels ont
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Il s'agit des utilisations habituelles faites du produit national. Les biens dont dispose une nation chaque année proviennent soit de la production nationale, soit de l'importation. Ils peuvent avoir quatre utilisations: les exportations, les investissements, la consommation des administrations, la consommation des ménages, c'est-à-dire des particuliers.
1) Pourquoi faut-il exporter?
Une partie du produit national guinéen, comme les produits miniers, est exportée pour nous permettre de nous procurer les monnaies étrangères (devises) avec lesquelles nous payons nos importations (pétrole, produits de consommation, automobiles, biens d'équipement, etc. ). L'augmentation du prix des biens importés constitue à cet égard un défi et une raison supplémentaire de développer les exportations guinéennes. Mais la orruption et l'opacité développées volontairement au sommet de l'Etat font que les exportations d'or et de diamants qu'on situe respectivement autour de 60 et 50 millions de dollars sont très mal connues mais constituent des lieux d'enrichissement illicite. L'exportation de bauxite et d'alumine, même en baisse en terme de revenus depuis quelques années semble plus sûre, en raison de la présence de partenaires étrangers. L'évolution d'ensemble des échanges économiques avec l'értanger se traduit d'année en année par une balance déficitaire. La valeur des exportations n'arrive pas à couvrir la valeur des importations. C'est ce qui contribue à alourdir la dette. Le commerce extérieur ne se traduit pour la Guinée que par une certaine dépendance , ne serait-ce que sur le plan alimentaire alors que le pays a besoin d'équipements pour la mise en valeur de ses ressources naturelles.
2) Pourquoi faut-il investir?
Il faut investir pour maintenir en état, pour accroître et moderniser les équipements productifs, les équipements collectifs et les logements guinéens. Cet investissement doit être réalisé par les entreprises qui achètent du matériel ou de nouvelles installations, d'où la nécessité pour l'Etat de contribuer au développement du secteur privé. Mais l'administration doit aussi réaliser des investissements en construisant des routes, des écoles, des hôpitaux et d'autres équipements collectifs. Enfin les ménages (les particuliers) qui construisent des logements participent à l'investissement global du pays, source directe ou indirecte de production.
3) Que consomment les ménages?
En économie, on appelle "ménage " non seulement les ménages au sens courant du terme, mais aussi les personnes vivant seules (célibataires, toutes autres personnes vivant seules), ou en collectivité. Au fond les ménages constituent les unités de consommation. Les ménages concernent toute la population d'un pays perçue sous l'angle de la fonction économique de consommation. La structure de cette consommation s'analyse à l'aide de coefficients budgétaires. Ce coefficient d'un bien donné dans la consommation globale est le rapport exprimé en pourcentage de la consommation du bien dans l'ensemble de la consommation. Les principaux postes examinés sont: alimentation, habillement, habitation, hygiène et santé, transports et télécommunications, culture-loisirs-distractions, divers. On peut par exemple dire que sur 100 francs consacrés à la consommation, 22 francs vont au logement, etc.
Dans l'utilisation du produit national guinéen, la consommation du plus grand nombre des ménages a toujours été sacrifiée à l'égoïsme de quelques uns qui sont précisément ceux qui sont aux commandes de la politique économique et sociale du pays car il n'y a jamais eu de véritable politique des revenus.
4) Que consomment les administrations?
Les administrations utilisent une partie du produit national pour mettre à la disposition de la population des services comme l' Education-culture, la Santé-emploi, la Défense nationale, les Pouvoirs publics et l' Administration générale etc. Le coût de ces services peut être très élevé. En Guinée c'est lors de l'utilisation de la partie du produit national qui revient à l'Etat que s'organisent à grande échelle, les détournements de toutes sortes visés par les audits en cours.
Quoi qu'il en soit le produit national guinéen n'a jamais vraiment bénéficié aux Guinéens depuis cinquante ans. Sous la Première République (1958-1984), il était pour l'essentiel consacré à la politique de prestige d'un homme, le Président de la République.
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Guinée Indicateurs économiques | |
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Monnaie | GNF |
Année fiscale | Année calendaire |
Organisations internationales | OMC, UA |
Statistiques | |
Produit intérieur brut (parité nominale) | 10,44 milliards $ (2010) |
Produit intérieur brut en PPA | |
Rang pour le PIB en PPA | |
Croissance du PIB | 2,9% (2008) |
PIB par habitant en PPA | 1 100 $ (2008) |
PIB par secteur | agriculture : 22,4% (2008) industrie : 40,9% (2008) services : 36,6% (2008) |
Inflation (IPC) | 30% (2008) |
Pop. sous le seuil de pauvreté | 47% (2006) |
Indice de développement humain (IDH) | |
Population active | 3,7 million (2008) |
Population active par secteur | agriculture : industrie : services : |
Taux de chômage | |
Principales industries | |
Commerce extérieur | |
Exportations | 1,202 milliards $ (2008) |
Biens exportés | |
Principaux clients | |
Importations | 1,392 milliards $ (2008) |
Biens importés | |
Principaux fournisseurs | |
Finances publiques | |
Dette publique | |
Dette extérieure | 3,529 milliards $ (2008) |
Recettes publiques | 315 millions $ (2008) |
Dépenses publiques | 796,5 millions $ (2008) |
Déficit public | |
Aide au développement | |
Sources : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/gv.html Sauf mention contraire, tous les chiffres sont exprimés en dollars des États-Unis | |
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Malgré ses importantes ressources potentielles, l'économie de la Guinée est restée très fragile et dépendante de la bauxite et de l'agriculture. Le PIB a progressé régulièrement entre 1965 et 1980, avec un taux de croissance de 3,5 %, pour descendre à 0,9 % entre 1980 et 1986, et redémarrer avec un taux de 4,1 % par an entre 1987 et 1990.
Ressources[modifier]
Les exportations représentaient, en 1988, 548 millions de US$ dont 93 % pour les produits miniers, et le reste pour les produits agricoles, principalement le café (17 millions de US$). Les importations de produits alimentaires concernent principalement le riz, la farine de blé, l'huile et le sucre.
- Agriculture et forêt : 22 % du PIB en 1998.
- Cultures vivrières (1998) : riz, 700 000 tonnes ; manioc, 745 000 t ; bananes plantains, 430 000 t ; patates douces, 135 000 tonnes ; fonio, 118 000 t ; maïs, 81 000 t.
- Cultures commerciales : graines de palme, 790 000 t ; agrumes, 230 000 t ; bananes, 150 000 t ; arachides, 146 000 t ; mangues, 85 000 t ; ananas, 72 000 t.
- Bois (1997) : 170 000 m3.
- Cheptel : 2,3 millions de bovins, 820 000 caprins, 670 000 ovins.
- Pêche (1996) : 69 000 t.
- Mines et industries : 35 % du PIB en 1998. Réserves minières (1997) : bauxite (2/3 des réserves mondiales, 1er rang), fer (15 milliards de tonnes), diamants, or. Productions (1997) : bauxite, 13,6 millions de tonnes (2e rang mondial) ; diamants, 380 000 carats ; or, 9,9 tonnes ; relance des projets d'exploitation du fer du Nimba. Industries agroalimentaires, textiles, industrie du bois, fabrication d'alumine (448 000 t en 1997), cimenterie.
- Électricité (1996) : 525 millions de kWh ; mise en service du nouveau barrage et de la centrale de Garafiri en 1999.
- Tourisme : 99 000 touristes ont rapporté 6 millions de $ en 1998.
Communications[modifier]
- Transport aérien : Compagnie nationale Air Guinée ; Aéroport international de Conakry-Gbessia (288 000 passagers en 1998).
- Port principal de Conakry, port de commerce de Benty, port minéralier de Kamsar (bauxite) ;
- 662 km de chemin de fer ;
- 19000 km de routes, dont 10 % bitumés.
Voir aussi[modifier]
COMPRENDRE L'ECONOMIE par le Pr Asoumae Doré (Dijon)
La fin de l'année 2008 et ce début d'année 2009 sont marqués pour la Guinée par le changement (on l'espèrdu régime de feu Lansana Conté par un Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) présidé par le Capitaine Moussa Dadis Camara.
La fièvre qui s'en est suivie pour les Guinéens ne doit pas faire oublier les problèmes toujours posés, jamais résolus. La formation citoyenne des Guinénnes et des Guinéens est l'un de ces problèmes. Tout en se préoccupant de l'actualité guinéenne, il ne faut pas mettre aux oubliettes les problèmes récurrents. C'est dans la préoccupation du vaste cadre de la formation du citoyen moyen qui conditionne l'avenir guinéen que j'ai proposé ces entretiens qui ne couvrent qu'un des aspects de cette formation. J'ai un peu de retard sur la proposition que j'avais faite, à cet égard, en décembre dernier d'entreprendre pour ceux qui le veulent, une démarche en sept étapes de "comprendre l'économie" qui est aussi comprendre la société. Je rappelle que j'avais insisté sur le fait qu'il ne s'agit nullement d'un cours destiné à des étudiants ou à tous ceux qui connaissent déjà les mécanismes économiques. Ceux-ci ont mieux à faire ailleurs pour élargir leurs connaissances économiques. Ici, je n'ai pensé qu'à ceux qu'on désigne, faute de mieux de citoyens lambda, c'est-à-dire de citoyens ordinaires. Ils sont nombreux, militants des partis politiques, des syndicats, de la société civile, Guinéens tout simplement. Ils n'ont pas poussé de longues études mais ont l'esprit ouvert et veulent s'impliquer ou s'impliquent déjà dans la marche de la Guinée. Un minimum de formation citoyenne est nécessaire pour cela. Sans entrer dans des explications compliquées du type des amphithéâtres de faculté, on peut expliquer aux citoyens ordinaires les B. A-BA de l'économie politique pour la compréhension du fonctionnement économique de l'Etat. Si beaucoup de Guinéens sont actuellement passionnés pa les questions d'audits liés aux pillages économiques de la Guinée par ses successifs dirigeants, c'est que chacun sent que c'est anormal et inadmissible qu'une telle évolution se soit produite et prolongée dans le temps. Quelques responsables politiques et administratifs ont profité, sans état d'âme, de leurs positions dans les rouages de l'Etat, pour se partager, en petits groupes, le produit national guinéen. Les Guinéens se connaissent bien et savent tous que ceux d'entre eux qui affichent, aujourd'hui un niveau de richesses très élevé, par toutes sortes d'indicateurs ( parcs immobiliers, automobiles, notamment), n'ont pu le faire que par le vol des biens publics. Les Guinéens savent que sans avoir exercé d'industries particulières, la plupart de ceux qui affichent un niveau insolent de richesses, sont des voleurs et sont d'autant plus voleurs qu'ils sont passés par le secteur public. Et qu'ils n'aillent pas nous dire qu'ils sont dans des activités d'entreprises privées pour justifier leur niveau de fortune actuelle . Où ont-ils pris le capital de départ de ces entreprises, sinon sur les deniers publics ? Ils doivent rembourser à l'Etat ce qu'ils ont volé durant des années. Le produit national qu'ils ont détourné à leur profit, doit revenir à l'Etat guinéen. Le citoyen doit connaître les concepts autour desquels se déroulent ces discussions Mais qu'est-ce qu'au juste ce produit national ? Commençons donc par dire de quoi il s'agit. Mais je n'ignore pas que ce démarrage abrupt va déconcerter même certains économistes habitués à la méthode de l'abécédaire. Je me tiens cependant à la démarche que j'ai annoncée en sept points qui vont suivre et je l'espèr, vont rendre un peu plus clair l'univers de l'économie politique de l'Etat. Je dis bien économie politique car de tout temps économie et politique ont été intimement liées. C'est pourquoi, si des occasions d'allusions à la situation guinéenne se présentent, je ne manquerai pas de les signaler. Les étapes seront les suivantes : I. Qu'est-ce que le produit national? II. Les utilisations (habituelles) du produit national. III. Les conditions de la croissance économique. IV. La monnaie. V. L'économie de marché. VI. Le rôle de l'Etat. VII. Les relations économiques internationales. |