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Actualités de Guinée Conakry. Nouvelle République de Guinée, www.fr

Cet appel fait au colonel DOUMBOUYA est un avertissement qui devrait être apprécié en tant que tel, notamment par souci d'assomption des responsabilités historiques qui sont désormais les siennes, et par nous autres guinéens qui serons tous comptables de l'échec de cette ultime chance de recomposer la Guinée en la famille qu'elle avait su devenir pour faire de la Guinée en 1958 un État indépendant au service d'un Peuple uni et Souverain, dans une Concorde entretenue dans le cadre d'un VIVRE-ENSEMBLE qui était inscrit dans notre atavisme ancestral antérieur au fait colonial.

Puis vint l'indépendance, et... Patatras!

Pour évaluer la déliquescence de l'héritage, il n'y a qu'à se référer au constat public du jeune Colonel aujourd'hui au pouvoir, né en 1984 :

《NOUS AVONS TOUS ÉCHOUÉ.》

POURTANT, NOUS SÉRINE-T-ON, LA GUINÉE EST UNE FAMILLE.

Monenembo part de raison, quand il invoque les liens faisant famille et alerte sur le péril né du continuum des haines, cuites et recuites, infligées ou ressenties, dont la concrétion, la sédimentation est aujourd'hui plus que jamais une épée de Damoclès pour la Guinée et une grenade dégoupillée sur lequel l'avènement du CNRD a fait de ce pouvoir de Transition le doigt appuyé sur la cuiller.

Mettant l'explosion en sursis, en attendant de dégager la grenade.

Ceux dont DOUMBOUYA a ainsi suspendu l'oeuvre funeste nourrie de haine, d'exclusion de réclusion et de perclusion, n'ont de cesse de le faire échouer afin d'amoindrir leur forfaiture et nous en faire collectivement porter la charge.

L'en prévenir est nécessaire, urgent et légitime.

Ce n'est pas là œuvre de politique, mais mission de l'écrivain, celle du penseur qui, devenu poète ou écrivain se porte vigie, selon sa conscience et en toute connaissance de cause.

L'encre n'est pas de vitriol, mais de "trauma-dol", pour le navire Guinée, qui ne cesse de jeter l'ancre sans pouvoir l'accrocher à la raison, dérivant d'échecs en désespoir subissant l'hybris de ses capitaines successifs.

Laissant notre pays dans l'immobilisme, tel un voilier poussé en haute mer par des vents contraires, puis largué sur une mer étale.

Et pourtant, critiques, diatribes et philippiques fusent de toutes parts, de cette Guinée bien-pensante, dont la mémoire est parée de tout, sauf de miroir de réflexion sur nos mutuelles ordalies sociétales.

Je crois, et je pense, que cet épisode prouve combien la parole mémorielle en Guinée est difficile et il en découle que l'action publique, notamment politique en est sujette à précaution et à délitement.

Et il nous faut tous nous imprégner des ressentis distillés des uns, contre/avec/par les autres, et user d'empathie pour endosser ces regards en chien de faïence, croisés dans la seule chose qui se transmet obstinément en en Guinée, l'amnésie sélective.

Et pour cause, nous refusons généralement de faire des autres notre miroir.

C'est justement cela, cette aptitude qui, en Guinée, doit nous amener à inquiétude pour ceux qui accèdent au pouvoir et héritent ainsi du risque de se commettre en receleurs/répétiteurs au regard de ceux qui se sont ressentis ou se vivent encore en tant que victimes de la haine qu'ils attachent à la non réparation de ce qu'ils ont subi.

Monenembo fait au colonel DOUMBOUYA un avertissement qui devrait être apprécié en tant que tel.

La première transition ratée est celle du CMRN qui, conduite par Lansana CONTÉ, passa par le CTRN.

Mais, au moment de la création du CTRN, CONTÉ avait déjà été poussé vers un écueil qu'il aurait pu éviter s'il avait eu à temps la nécessaire mise en garde.

Mais hélas! CONTÉ a certainement manqué d'un tel avertissement, puisque je sais personnellement que le 05 juillet, avant de s'adresser à la foule, il avait pris la précaution de demander à ses proches collaborateurs, alignésderrière lui: "Que dois-je dire à cette foule qui me sollicite de me prononcer instamment ?".

C'est alors que l'un de ses tout nouveaux conseillers, qui venait de retourner sa veste contre le "régime malinké " lui suggéra dans un souffle incendiaire et diabolique: "Prési, a falaa é bè 《WO FATARA》".

Ledit conseiller était pourtant l'un des principaux cadres soussous du premier régime, très proche et estimé de Sékou TOURÉ.

Cette personne, encore bien visible aujourd'hui, a émargé depuis à tous les régimes, ayant passablement nuit, pour ses seuls intérêts, à ceux qui l'ont écouté et à ceux qui ont été victimes de l'application de ses conseils.

La personne se reconnaîtra certainement et je m'abstiens de la nommer.

Dans ce contexte fait de méchanceté recuite, il s'en trouve même qui développent une attitude de blocage de tout processus de réparation pour les autres, en arguant de leur propre douleur que souvent et curieusement, ils ne ressortent que dès que le pouvoir en place s'intéresse à celle des autres.

J'appelle cela le syndrome de la "douleur-paracétamol", qui est systématiquement ressortie et injectée à celle des autres pour l'effacer en y substituant la leur par une dilution mémorielle homéopathique, dans le lac de l'impunité récursive, qui ne garantit qu'une chose: la répétition sans fin des crimes d'État, sur la base du maintien des fractures mémorielles qui engendrent et entretiennent la FRACTURE SOCIALE.

Sidikiba Keita

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