Nous vivons un moment extrêmement grave de l’histoire récente de notre pays. Je vous le dis sincèrement, prenons garde aux actes maléfiques de la junte de Mamadi Doumbouya. Notre indifférence coupable risque de se révéler destructrice pour notre avenir. Nous savons déjà où nous a mené le chacun pour soi.
Tout au long de mon parcours politique, j’ai vu , à plusieurs reprises, la mort de très près. Et même le jour de mon arrestation le 19 juillet 2011, c’est Dieu qui m’a sauvé des violences de ces individus, mais d’autres n’ont pas eu cette chance, je pense notamment au jeune marchand Thierno Soufiane qui est mort de ses blessures peu après son incarcération à la maison centrale. Il a eu la grâce de mourir en martyr comme tous ceux et toutes celles qui sont tombés sous les balles de ces hordes barbares qui se sont emparés du pouvoir dans notre pays.
En parlant de ces violences, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée émue pour nos deux valeureux combattants Oumar Sylla Foniké Mangè et Mamadou Billo Bah. Je n’ose même pas croire aux rumeurs alarmantes et persistantes sur leur état en ce moment.
Le peuple de Guinée doit demander à Mamadi Doumbouya qu’est-ce qu’il a fait de nos leaders de la société civile. Ils ne sont pas des militaires susceptibles de le renverser par la force, pourquoi sont-ils arrêtés ?
Le Procureur général près de la Cour d’Appel de Conakry a joué au Ponce Pilate en affirmant dans un communiqué : « aucun organe d’enquête n’a procédé à aucune interpellation ou arrestation de qui que ce soit; mieux aucun établissement pénitentiaire du pays ne détient ces personnes faisant l’objet d’enlèvement. »
J’insiste encore : Mamadi Doumbouya doit libérer immédiatement les deux dirigeants du FNDC. S’il ne s’exécute pas, cela confirmera la rumeur de leur exécution par ses hommes.
Au pire des scénarios, il revient au peuple de Guinée de prendre ses responsabilités.
« Ceux qui vivent , ce sont ceux qui luttent»